Urlical, ville mère de Vornac ("l'île des Pirates"), est le plus grand repère de malfrats connu en Illergan. Elle est pourtant le berceau de la civilisation humaine, mais son destin a fait d'elle un refuge pour les exilés et les forbans de toutes races. Ses habitants sont soit des pirates, soit des artisans qui travaillent pour les pirates. Il y a aussi des gardes et des notables qui structurent le chaos de la ville, mais eux aussi ne vivent que grâce aux butins issus des innombrables pillages effectués tout au long de l'année. La flotte d'Urlical, loin d'être unie, est composée de milliers de navires dirigés par autant de capitaines. Ces derniers s'unissent parfois, s'entre-tuent d'autres fois, mais dans tous les cas ils ont intérêt à focalisent leur attention sur les navires ou rivages loin d'Urlical. Deux dangers les guettent en effet quand ils s’obstinent à alimenter les querelles internes : d'une part les flottes royales ou impériales qui guettent la moindre occasion de raser la cité scélérate et de couler chacun de ses navires, et d'autre part les autorités d'Urlical qui n'hésitent pas à donner une prime généreuse pour égorger les pirates qui nuisent à la prospérité de la ville.
Urlical est une immense cité très peu ordonnée en apparence. Elle possède deux ports aux dimensions colossales qui sont bordés par des centaines de tavernes, auberges et autres maisons closes. La classe sociale la plus aisée de la ville est essentiellement composée d'artisans métallurgistes et de mages enchanteurs, car les talents des uns comme des autres sont extrêmement prisés par les armateurs et les capitaines. La cité est en grande partie peuplée d'humains, de servénors et d'artarüls, mais on y trouve aussi toutes les espèces capables de manier un sabre d'abordage ou un marteau de forge. Les quelques rares lois de la cité sont parfaitement respectée grâce à la vigilance zélée de la garde d'Urlical. Il est en effet interdit d'agresser, voler et forniquer dans les lieux publiques des quartiers respectables, et les infractions sont punies à grands coups de pieds ou de haches, selon l'humeur des gardes. Il y a quatre principaux quartiers dans Urlical :
- Le quartier du port, le plus grand et bâti tout en longueur, regroupe essentiellement des commerces et des entrepôts. Il n'est pas trop dangereux mais il vaut mieux y être armé (tout le monde l'est en tout cas), surtout lors des célébrations ou des ventes aux enchères. Dans ce quartier circulent quelques patrouilles peu regardantes et mal entraînées qui font le tour des tavernes et surveillent les rues principales, elles préfèrent largement les "pourboires" à la répression.
- Le quartier des âges est celui des artisans, des brasseurs et de la plus grande partie de la population. Il est assez pauvre et ses tavernes sont celles des résidents permanents d'Urlical. Ce quartier est infesté de mafias, organisations secrètes, loges de magiciens et autres comploteurs professionnels. Les capitaines pirates et leurs seconds s'y rendent afin d'étendre leurs réseaux d'influence et de se tenir au courant des dernières technologies ou enchantements à la mode, mais leurs équipages restent en général aux ports. Urlical ne demande aucune taxe dans ce quartier, ainsi les prix y sont bas et personne ne cherche à soudoyer les gardes. Ces derniers sont traditionnellement des guerriers artarüls d'élite, parfois des exilés de Kurtaral. Il sont extrêmement bien armés et entraînés, et un ou deux tarkorns nains aux runes inquiétantes accompagnent en général leurs patrouilles. Celles-ci font régner l'ordre de façon rédhibitoire, toutes les intrigues d'Urlical se passent donc à l'intérieur des bâtiments sombres et mal aérés.
- Le haut-quartier est encerclé par d'immenses douves d'eau douce qu'habite une multitude de créatures exotiques et terrifiantes, pour la plupart venues d'autres mondes. Sur ses rives sont disposées des dizaines de solides tours de garde et font partie du plan dissuasif d'Urlical à l'intention des royautés hostiles. À l'intérieur sont bâties de belles villas et des commerces de luxe. En son centre se trouve un sublime palais qui appartient au Nas d'Urlical, c'est à dire le plus fortuné des notables et des capitaines de la cité. Le titre de Nas est honorifique et permet de jouir en exclusivité du confort du palais, mais son porteur n'est qu'un des 100 membres du "Conseil de la Reconquête » qui dirige Urlical d'une main de fer ornée de diamants. La garde chaotique d'Urlical y est la même que dans le Quartier des âges mais, en ces lieux, elles revêt des atours plus élégants.
- Le quartier des armes est la zone militaire d'Urlical. On y trouve une bonne partie des guerriers les plus féroces d'Illergan, y compris des natifs de Norgcal. Ce quartier est habité par des armuriers, des guerriers et des mages de combats. Ces derniers y ont construit pas moins de cinq tours d'arcanistes et huit bibliothèques dignes de celles d'Orica. Ces mages y mènent les expériences qu'ils veulent en ces lieux du moment qu'ils payent leurs lourds impôts au Conseil de la Reconquête. Il y a également des tavernes un peu spéciales qui sont autant des arènes de combat (notamment magique) que des débits de boissons. Plus de la moitié de ces établissements est tenue par des vétérans de guerre ou de vieux pirates qui ont opté pour un métier moins dangereux, tout en restant dans une ambiance de violence permanente.
Un élément central de l'économie et de la puissance d'Urlical est la Porte Tserlan qui y a été découverte. Elle est de grande taille, relativement facile à ouvrir et tellement bien protégée par les forces de la ville que les Élémentaires qui tentent de la refermer sont en général très vite repoussés (des Titans Tserlan manquent toutefois de détruire la cité tous les deux ou trois siècles). Le plus grand temple Tohiste d'Illergan est bâti autour de la Porte, ce qui fait des Tohistes d'Urlical les croyants les plus ambiguës de l'Histoire, mais les hauts prêtres d'Urlical ont d'excellentes justifications à fournir. Cette Porte mène à Kurtaral et permet l'échange de denrées littéralement uniques au monde et donc très précieuses. Elles sont ensuite revendues à prix d'or aux contrebandiers d'Illergan.