La civilisation artarüle sur Kurtaral s'organise en multiples cités relativement peu peuplées et unies en un royaume ou une alliance. Couplée à une puissance offensive effrayante, cette disposition a permis aux artarüls de prospérer et de s'étendre sur la totalité de ce monde. Si la guerre est pour eux une activité régulière, elle est surtout dirigée vers les autres races (voire vers d'autres mondes) et si elle est entre artarüls, elle se résume généalement à un duel à mort entre deux champions.
Les expéditions militaires ramènent un flot quasi-continu d'esclaves qui sont dévolus aux taches que les artarüls jugent inutiles ou indignes d'eux. Ils disposent ainsi d'une main d’œuvre innombrable et peu chère, ce qui facilite grandement les projets ambitieux de cette espèce. Les artarüls sont par exemple capables de bâtir rapidement des forteresses en territoire ennemi, le rendant très difficile à reprendre, ou encore de détourner le cours d'une rivière stratégique pour couper les vivres d'un adversaire ou, au contraire, approvisionner une nouvelle cité.
Leur hégémonie n'est remise en cause que par leur faible démographie, due à une natalité volontairement faible, les artarüls préférant élever peu d'enfants pour pouvoir se concentrer pleinement sur leur éducation. Les enfants sont éduqués par l'ensemble de la communauté et grandissent en bénéficiant tous des mêmes droits. Plus bel exemple de méritocratie au travers des mondes, la société artarüle ne connaît ni dynasties ni rangs sociaux héréditaires. Avant leur rite de majorité, les enfants sont formés à tous les aspects importants de la vie des artarüls comme les arts militaires, l'artisanat d'art et tous les rituels d'entretien du corps et de l'esprit propres à ces sociétés. Une fois majeurs - c'est à dire vers vingt-cinq ans, ils choisissent leur voie et se spécialisent généralement là où sont ils sont les meilleurs.
Après une grande réussite dans le domaine choisi ou la victoire dans un des concours qui ponctuent régulièrement le calendrier artarül, les roturiers peuvent être élevés au rang de Raknal. Ce rang, en plus d'une grande reconnaissance de ses pairs, permet de siéger au Conseil de la cité à vie. Celui-ci sert de tribunal, oriente l'avenir de la cité, détermine qui devient Raknal et élit un Roi (ou la Reine, ce peuple ne faisant pas la distinction sociale des genres). Ce dernier - nommé à vie - est le chef des armées et le représentant diplomatique de la cité, mais son pouvoir s'arrête là et le reste des décisions revient le plus souvent au Conseil. Environ un artarül sur cent est un Raknal.
Enfin, le clergé des artarüls est indépendant des Raknals et du Roi, même si c'est ce dernier qui désigne l'Archevêque sur lequel il n'a ensuite aucune autorité. Ce clergé est composé de mages-prêtres qui assurent le rôle de gardiens de l'ordre et qui font respecter les Dieux au sein du royaume. Ils n'interviennent jamais dans la politique extérieure mais s'occupent des nombreux prisonniers de guerre : les prisonniers artarüls sont sacrifiés ou intégrés de manière définitive au royaume comme roturiers ou membres du clergé, et les prisonniers d'autres peuples (servénors, elfes, humains, orques, etc...) sont réduits en esclavage jusqu'à leur mort.
Militaires hors pairs, artistes accomplis et architectes de sociétés aussi stables que prospères, les artarüls sont une des forces inamovibles de Kurtaral et n'ont rien à envier aux autres civilisations par-delà les mondes.